
Le 21 k de Montréal est la première grande course de la saison, dans un lieu unique et fort d’une belle biodiversité, le parc Jean-Drapeau. Pour cette première édition, organisée par Courons Montréal, plus de 7 000 coureurs étaient au rendez-vous. Le promoteur, engagé dans une démarche écoresponsable, a su faire de cet événement une belle occasion de sensibiliser au développement durable dans le milieu du sport.
Personnellement, j’ai couru la distance du 21km et je vais vous raconter mon expérience comme coureur avant, pendant et après la course.
“Précher par l’exemple.”
Alexandre Ratthé
Qui a organisé le 21k de Montréal ?
Organisée pour la première fois par Courons Montréal, l’organisateur du fameux Marathon Beneva de Montréal. Alexandre Ratthé, directeur général, a transposé plusieurs initiatives écoresponsables du marathon, afin de faire de cette course un événement plus durable.
L’événement se déroule au parc Jean-Drapeau et accueille des coureurs de tous niveaux. Il y a des courses de 1 km, 5 km, 10 km et 21km, ainsi que des festivités d’après-course. Plus de 7000 inscrits ont participé à la course de 2025.
Une course unique qui vous fait courir sur le circuit Gilles-Villeneuve, le célèbre circuit de la Formula 1 Grand Prix de Montréal.
Lire aussi – Au coeur de l’escouade verte de la Formula 1 Grand Prix du Canada
Les initiatives écoresponsables du 21k de Montréal ?
Afin de bien vous orienter et de comprendre les actions mises en place par le promoteur, j’ai analysé les éléments suivants :
Communication
- Des actions sont mises en avant et expliquées sur le site internet ainsi que sur les réseaux sociaux. Notamment un article sur Ploggaloop, une course de ramassage de déchets organisée le lendemain – voir article ;
- Sur place, cependant, le manque de signalisation ou de sensibilisation est notable. Les coureurs ne sont pas assez informés sur les gestes écoresponsables ;
- Aucun rapport public n’est disponible, mais le promoteur s’appui sur un bilan du Consortium Echo-Logique ainsi qu’un rapport de compensation carbone produit par Planetair. (Planetair est un service qui aide les particuliers, les entreprises et les organisations à comptabiliser, réduire et compenser leur empreinte écologique, notamment leur impact climatique.)
Actions concrètes
- Possibilité de refuser le tee-shirt et la médaille, pour favoriser une consommation plus responsable – très bonne initiative pour éviter les surplus et le gaspillage ;
- Compensation carbone de la part du coureur. Le promoteur Courons Montréal compense aussi un maximum les déplacements de personnels et de marchandises ;
- Possibilité de faire un don ou de courir pour une cause.
Nouveauté / innovation
Cette édition marque une véritable évolution en matière de durabilité, surtout si l’on considère que très peu d’initiatives environnementales n’étaient mises en place par l’ancien promoteur.
Autre nouveauté inspirante : le partenariat avec la course locale Ploggaloop, organisée le lendemain de l’événement. Cette course citoyenne de ramassage de déchets, au départ de la Boutique Courir à Montréal, a rassemblé près de 50 participants et permis de collecter 218 kg de déchets en seulement une heure. Cette course se faisait en partenariat avec le groupe Run In Montréal.
Promesses tenues
Oui, les promesses annoncées ont globalement été tenues. Malgré tous les efforts engagés dans la course et avant, certaines lacunes subsistent, notamment sur l’expérience réelle des participants.
Points à améliorer :
- Ajouter de la sensibilisation sur place avant et après la course ;
- Diminuer les emballages en plastique des collations à la fin de la course ;
- La gestion des matières résiduelles pourrait être optimisée grâce à une signalisation plus claire sur les différents types de déchets, afin de faciliter un tri efficace sur place ;
- Valorisation des déchets sur place. Très important, sachant que depuis janvier 2025 il y a une nouvelle réforme de la collecte sélective, uniformisant la liste des matières recyclables à l’échelle provinciale. Tout est recyclable.

Comment devenir un coureur plus écoresponsable ?
Participer à une course, c’est aussi une occasion de revoir ses habitudes et de faire des choix plus respectueux de l’environnement.
En tant que coureur du 21km, je vous partage mon expérience et quels gestes adopter pour être un coureur plus responsable. Avant, pendant, après : voici ce que vous pouvez mettre en application lors de vos prochaines courses et faire partie de la solution.
Avant la course : faire les bons choix
- Transport – j’ai choisi de me rendre à la course en métro. Opter pour les transports en commun est l’un des moyens les plus efficaces de réduire son empreinte carbone le jour d’un événement.
- Inscription :
- J’ai refusé la médaille et le tee-shirt lors de mon inscription ;
- J’ai choisi de faire un don et j’ai compenser mon transport, via la plateforme proposée par le promoteur.
Pendant la course : adopter les bons réflexes
- Plogging – j’ai ramassé les déchets, notamment les gels jetés par des coureurs pendant la course. En tant de coureur, il est important de respecter les lieux et de laisser zéro trace après votre passage. Il est d’autant plus important dans les courses de trail.
- Ravitaillement : j’ai utilisé un gobelet souple réutilisable lors de mes passages sur les ravitos afin d’éviter de prendre les gobelets en carton. Même s’ils sont recyclables, la course étant sur une île, il y a des risques qu’ils tombent dans le fleuve. C’était la première fois et j’avais quelques craintes sur la perte de temps et de vitesse, mais c’est aussi rapide. Une fois le gobelet utilisé, je le plie et je le range dans la poche arrière de mon short. C’est léger donc aucune gêne.


Après la course :
« DNFMedal » – DID NOT FLETCH medal
Lors de mes prochaines courses, j’ai pris la décision de ne plus accepter de médaille de « finisher ». Ce geste n’est pas dirigé vers les organisateurs mais je crois que de petites gestes peuvent avoir de grands impacts. Donc au lieu de prendre une médaille, qui finira dans un placard, après chaque course, je préfère la décliner. Bien évidemment, j’ai décliné la médaille lors de mon inscription afin d’éviter à l’organisateur d’en produire pour rien.
Comme la fameuse mention « DNF » – « Did Not Finish » j’ai dévié cet acronyme pour une cause plus environnementale « DNFmedal » – « Did Not Fetch medal » – Qui signifie « je n’ai pas pris la médaille. »
L’idée est de vous sensibiliser sur des actions simples mais impactantes.

“Ce n’est pas la médaille qui fait la fierté, c’est le chemin parcouru. Notamment l’entraînement, les sacrifices et l’énergie consacré à cette course. Une médaille, c’est sympa, mais pas essentielle.”
James Guilbaud
Conclusion
Dans son ensemble, le 21 km de Montréal se distingue par son engagement environnemental. De nombreuses initiatives écoresponsables ont été mises en place, faisant de cet événement un bel exemple de transition vers des pratiques plus durables dans le monde de la course à pied.
Au-delà de l’événement, Courons Montréal joue un rôle actif dans la communauté. Par le nombre de participant et son engagement, le collectif démontre qu’il est possible de courir tout en respectant l’environnement, et d’inspirer d’autres coureurs à emboîter le pas.
Il n’est pas nécessaire d’être parfait pour être responsable. Que ce soit en refusant un objet promotionnel, en privilégiant les transports durables, ou en ramassant un déchet sur son passage, chaque action compte.
Objectif : On veut vous donner une vision plus claire du niveau d’engagement réel du promoteur.
Je ne critique pas les organisateurs — ils répondent aux attentes de la majorité des coureurs et chaque événement à des priorités différentes. Je propose simplement d’identifier pour vous les actions mises en place pour vous aider à faire un choix plus éclairé lorsque vous sélectionnez votre prochaine course.
Nous avons aussi une responsabilité dans nos choix et dans notre manière de consommer.
👉 Pourquoi est-ce important pour Courons Montréal ? Réponse d’Alexandre Ratthé, Directeur général, Courons Montréal.
“On entend souvent que ça coûte cher de mettre en place des initiatives écoresponsables. Je veux démontrer, avec toutes les actions que l’on met en place, que si nous pouvons le faire à notre échelle, alors tout le monde peut le faire.”
Alexandre Ratthé ajoute :
“Il faut emboîter le pas, graduellement. Toutes les initiatives de l’année 1 seront améliorées en année 2.”Quelques conseils d’Alex Ratthé :
- Se poser les bonnes questions.
- Faire produire au Canada plutôt qu’en Chine.
- Trouver le juste milieu entre faire bénéficier l’événement et faire sa part.
- Garder une logique dans vos actions et dans votre stratégie.
Et vous, quelle sera votre action écoresponsable lors de votre prochaine course ?
📌 Dans le prochain article “Au cœur de…”, je vous partagerai mon expérience comme participant, à nouveau, à un événement sportif au Québec, avec une autre approche durable… À suivre !
Série « Au coeur de… »
« Au cœur de… » est une série d’articles qui parlera de mon expérience en direct d’un événement sportif au Canada. Je vous partagerai les coulisses et les solutions écoresponsables que j’aurais découvert lors de la compétition. Mes rôles seront variés passant d’athlète, à bénévole, chef d’équipe, partenaire…
Je vais m’introduire au cœur de l’action pour vous partager mon expérience. Un maximum de cas concrets et réplicables pour vos événements, pour vos démarches comme athlètes mais surtout pour vous sensibiliser aux actions écoresponsables.






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