
Alex Ratthé et James Guilbaud, lors de la Journée des sports verts.
Le 6 octobre 2025, Montréal a accueilli la toute première édition en personne de la Journée des Sports Verts au Canada. Plus de 50 leaders du sport canadien — fédérations, ligue professionnelle, athlètes, universités et villes — se sont réunis pour une matinée d’échanges, d’inspiration et de solutions autour d’un objectif commun : accélérer la transition écologique vers un sport durable.
Une première édition réussie à Montréal
Prenant place dans les bureaux du Comité olympique canadien à Montréal, cet événement a rassemblé plus de 50 joueurs de l’industrie du sport au Canada de haut niveau. Une occasion unique de réunir tous les acteurs qui façonnent notre sport, passant par 13 fédérations, 3 équipes professionnelles, plusieurs organisations sportives locales, la ville, et des athlètes.
Cette rencontre était organisée par les membres de la coalition de la Journée des sports verts du Canada, en partenariat avec Sport+Eco. La matinée s’est articulée sous plusieurs angles, de la vision d’une athlète olympienne, à l’organisateur d’événement participatif et d’une fédération nationale, pour parler d’impact écologique sur le sport.

Pourquoi une Journée des sports verts au Canada ?
Green Sports Day Canada ou en français La journée des sports verts au Canada, célébrée chaque 6 octobre, met en lumière le rôle clé du sport dans la transition écologique. Cette journée est l’occasion de valoriser les initiatives durables déjà en place, de créer de nouvelles collaborations et d’encourager l’ensemble du secteur sportif à réduire son empreinte carbone, protéger ses terrains de jeu naturels et inspirer la société.
Lire article : Le sport canadien passe au vert : le 6 octobre – Sport+Eco
Pourquoi à Montréal?
Parce que le Québec est reconnu comme un leader en matière d’événements sportifs durables, et qu’il était essentiel de faire grandir le mouvement en français pour mobiliser toute la communauté sportive francophone. Montréal s’imposait donc naturellement comme hôte de cette première édition en personne. D’autant plus que 22 villes canadiennes ont déjà officiellement reconnu le 6 octobre comme la Journée des sports verts au Canada — et Montréal est la première ville au Québec à avoir franchi ce pas en 2025.
“Comment les changements climatiques peuvent compromettre l’avenir de votre sport ?”
Catherine Villiard Gravel.
L’industrie du sport est à l’écoute des enjeux et des solutions
Après les discours d’ouverture d’Émilie Fournel, 3 fois olympienne en canoë-kayak, qui accueillait ce déjeuner-causerie et l’ouverture du maître de cérémonie et modérateur James Guilbaud, fondateur de Sport+Eco, les participants ont pu assister à une présentation de Marion Thénault, olympienne et médaillée de bronze à l’épreuve des sauts par équipe mixte aux Jeux olympiques de Pékin.
Marion Thénault a témoigné sur ses démarches comme athlète engagée à réduire son impact environnemental. Elle nous a parlé de “ la réduction de 27 % de son empreinte carbone ”, à travers toutes les actions concrètes qu’elle met en place dans son calendrier, sans négliger son confort ni sa performance. Elle a aussi souligné comment certaines fédérations internationales révisent leurs calendriers pour limiter les déplacements et leur impact écologique. D’ailleurs, elle a eu la chance de s’entretenir avec la Fédération Internationale de Ski (FIS) pour montrer les résultats d’une étude qu’elle a réalisée.
Elle mettait de l’avant le fait de surveiller les calendriers et de faire de meilleurs choix qui auront un impact moindre sur les GES. Selon son étude, si la compétition de la Chine arrivait après celle du Kazakhstan, cela réduirait de 40% les émissions.
Elle appelle les fédérations à repousser les frontières de la planification écologique.
“ Lancez-vous! Le moindre petit geste c’est déjà un pas vers un plan d’action ”
Alex Ratthé

Au programme : Adaptation au changement climatique, transition écologique, le circulaire et l’accompagnement
La conférence a abordé des sujets tous primordiaux et réplicables : les changements climatiques perturbent le mouvement sportif, comment le sport peut-il accélérer sa transition écologique pour pallier les impacts ? Comment les événements sportifs et les athlètes peuvent changer la vision du sport ?
C’est dans cette réflexion que la discussion s’est poursuivie avec une table ronde portant sur le thème “ Du papier aux actions concrètes : comment créer une politique durable efficace et mobilisatrice.” avec un panel très qualitatif d’intervenants passant d’un tournoi majeur international à une course participative.
La table ronde avec des experts :
- Catherine Villiard Gravel, Directrice, Affaires sportives et développement durable – Comité olympique canadien
- Frédérique Bujold, Coordonnatrice de projets – Opérations – Tennis Canada
- Alex Ratthé, Directeur Général – Courons MTL
- Panel modéré par James Guilbaud, fondateur de Sport+Eco
Les discussions ont porté sur les différents sujets suivants, donc voici quelques extraits.
Adaptation au changement climatique
Sport+Eco demandait à Alex Ratthé comment le Marathon Beneva de Montréal réussit à composer avec les effets du changement climatique — en particulier les vagues de chaleur de plus en plus fréquentes qui menacent la performance et la santé des athlètes, les bénévoles et le staff.
L’organisateur du Marathon Beneva de Montréal, Alex Ratthé, nous mentionnait que les événements sportifs sont de plus en plus vulnérables face aux prises de décision pour la sécurité des athlètes et des participants. Il rappelait qu’en 2017, le marathon a dû être annulé car la température allait atteindre 28 degrés. D’où la mise en place d’un système très élaboré de prévention des coups de chaleur et d’hydratation des coureurs sur l’ensemble du parcours et des courses.
Alex souligne aussi que la planification d’un événement sportif doit désormais intégrer la variabilité climatique dès le départ. Cela passe par une meilleure collaboration entre météorologues, médecins du sport et organisateurs, mais aussi par des outils de suivi pour mesurer les risques environnementaux d’année en année.
Ces changements montrent comment les organisateurs passent du mode “réaction” à une gestion proactive des risques climatiques, un sujet que Sport+Eco continue d’explorer pour outiller les comités face à la réalité du réchauffement.
Économie circulaire dans le sport
Sport+Eco interrogeait Frédérique Bujold sur sa capacité à gérer un tournoi de l’envergure de l’Omnium Banque Nationale (plus de 250 000 visiteurs sur 13 jours) et parvenir à réduire son empreinte environnementale, notamment avec la gestion de matières résiduelles.
Depuis plus de dix ans, Tennis Canada a amorcé une transformation en profondeur fondée sur les principes de l’économie circulaire.
Avant d’arriver à un modèle de réutilisable à grande échelle, l’équipe a commencé par des gestes simples : réduire la vaisselle à usage unique auprès des équipes internes, du personnel et des athlètes. Ces premiers essais ont permis d’observer, d’ajuster et d’améliorer les processus avant de les étendre à l’ensemble des loges, des bénévoles et du public VIP.
Selon Frédérique, il est important de commencer avec des plus petites initiatives mais surtout de les tester pour développer à plus grande échelle.
Ce cheminement illustre parfaitement la logique de l’économie circulaire : réduire, réutiliser, recycler, repenser.
“Nous avons commencé petit — en réduisant la vaisselle à usage unique — avant de généraliser le réutilisable à grande échelle.”
Frédérique Bujold
Rôle des événements sportifs comme leviers d’action collective
Sport+Eco s’entretenait aussi avec Catherine, sur le rôle du COC, pour comprendre comment ils soutiennent les fédérations et les athlètes.
En tant que chef de file du mouvement sportif canadien, le Comité olympique canadien (COC) joue un rôle central dans la transformation durable du sport. En accompagnant les fédérations nationales, les athlètes et les organisateurs d’événements, le COC cherche à renforcer la résilience du système sportif face aux changements climatiques et à outiller le milieu pour passer à l’action.
Catherine Villiard Gravel, du COC, a invité les participants à se poser une question essentielle : “Comment les changements climatiques peuvent-ils compromettre l’avenir de votre sport ?”
Cette réflexion pousse chaque organisation à évaluer sa vulnérabilité climatique, mais aussi à identifier les leviers d’adaptation.
Son conseil : « Ne partez pas d’une page blanche. Appuyez-vous sur les outils déjà disponibles et les programmes mis en place pour vous accompagner. »
Elle nous partageait aussi les différents programmes mise en place par le COC afin de soutenir ces démarches notamment avec :
- La subvention héritage OLY Canada
- Le projet pilote de durabilité pour les fédérations nationales (NSO Sustainability Pilot 2025)
Lire cet article : Au-delà des podiums et des records, le Comité olympique canadien s’engage pour la planète – Sport+Eco
“On parle beaucoup de réduction, mais nous sommes arrivés a un stade ou la réduction ne suffit plus, c’est l’adaptation au changement climatique qui est au coeur des décisions pour un sport plus durable et pérenne.”
James Guilbaud
Et après ? Les prochaines étapes pour le sport durable au Canada
Cette première édition marque un tournant : le sport canadien ne se contente plus de parler d’écoresponsabilité, il agit.
Le 6 octobre 2025, Montréal est devenu le terrain de jeu où l’on discute sérieusement d’un sport plus durable et inclusif. Une occasion unique de montrer que, même face aux vents contraires, le sport canadien peut trouver de nouvelles manières de pérenniser son sport et s’adapter au changement climatique. Nous espérons que ce déjeuner-causerie aura inspiré toute l’industrie du sport au Québec à réviser et à intégrer le développement durable dans sa stratégie.
Le sport a un rôle à jouer dans la transition écologique. Et ce rôle commence avec chacun de nous mais surtout en passant à l’action.
Quelle est l’initiative écoresponsable que votre organisme mettra en place cette année ?
Partagez vos actions dans les commentaires et inspirez la communauté !



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